Michelin à Clermont, le Joint français à Saint-Brieuc, Renault à Billancourt, Lip à Besançon, les mines aux quatre coins du tréfonds, les hauts-fourneaux de Lorraine et les chantiers de Saint-Nazaire sont autant d’étapes de la longue marche ouvrière en France.
La grève, à laquelle répondent d’abord les fusils, arrache une à une ses conquêtes ; c’est une parenthèse démocratique dans l’usine autoritaire, et bien au-delà : jusqu’en 1945, les seules femmes à voter sont les ouvrières, qui s’expriment sur (et par) la grève. Apanage des travailleurs qualifiés, elle met ensuite en mouvement les nouveaux prolétaires, paysans déracinés, femmes ou immigrés. Des formes d’organisation s’inventent au fond des ateliers, des rêves cristallisent pour un temps plus ou moins long : la « mine aux mineurs », le phalanstère Godin à Guise, la Verrerie ouvrière « à tout le prolétariat », qui s’inscrivent dans la longue chaîne des luttes de ceux d’en bas pour des droits, pour que la paye ne soit pas épuisée au 25 du mois, pour que ça change.
Cent cinquante ans de cette histoire singulière s’incarnent en des moments et des lieux emblématiques, du Front populaire aux luttes contre les délocalisations, en passant par la défense des retraites ou Mai 68.
Alain Rustenholz
L’enfance donnait sur l’usine, de Marseille à Mulhouse en passant par La Ricamarie (Saint-Étienne) et avant Clichy ; tout était prêt pour l’unité ouvriers-étudiants que tenta Nanterre en Mai 68. Alain Rustenholz a déjà publié, entre autres, Paris ouvrier, Paris des avant-gardes et Traversées de Paris (éditions Parigramme).
29 euros
288 pages
17x21 cm
Éditions Les Beaux Jours
ISBN 978-2-35179-028-1
288 pages
17x21 cm
Éditions Les Beaux Jours
ISBN 978-2-35179-028-1